De quoi les émeutes sont-elles le nom ?
Anomie, guerre civile et totalitarisme
Un article de Youssef Hindi en exclusivité pour le site E&R !
Sommaire
- « Il est interdit d’interdire » ou le règne de l’anomie
- Guerre civile
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La mort du jeune Nahel tué par un policier advient dans un contexte de guerre civile opposant le peuple français et le pouvoir oligarchique macrono-rothschildien qui utilise la police comme une milice privée. Cet événement arrive à point nommé pour un président de la République délégitimé et détesté du peuple.
En effet, les émeutes sont censées ramener la population apeurée vers le parti de l’ordre. Et pendant que la gauche – qui défend inconditionnellement les délinquants parce qu’il est « interdit d’interdire » – et la droite – qui apporte son soutien à la police – oubliant la répression pendant La Manif pour tous, les Gilets jaunes éborgnés et la chasse aux personnes violant les confinements – se chamaillent, l’exécutif durci plus encore l’État totalitaire et tyrannique.
Durant cette courte séquence chaotique, le pouvoir en a profité pour promulguer la loi de programmation militaire qui abolit la propriété privée, « justifiée » par la guerre contre la Russie, et a annoncé la coupure des réseaux sociaux, soi-disant en cas de nouvelles émeutes de banlieue, mais il s’agit d’une mesure pour faire face à la prochaine révolte des Français. Là, les gauchistes et les droitards n’ont pas jugé bon de protester, se rendant complices d’un Macron qui entraîne la France vers la catastrophe sans aucune entrave.
« Il est interdit d’interdire » ou le règne de l’anomie
La révolution de Mai 68, qui prônait l’interdiction d’interdire, fit tomber le général de Gaulle, qui incarnait l’ordre, la société traditionnelle et le « patriarcat » rejetés par les jeunes libéraux-libertaires qui servaient, consciemment ou non, l’hégémonisme israélo-américain et la guerre civile mondiale dont il est le vecteur. Cette révolution de couleur a renversé l’ordre et l’indépendance gaulliens pour fonder un pouvoir antinomique, opposé à la loi, et ce par étape. La figure principale du mouvement, Daniel Cohn-Bendit, ne tarda pas à faire la promotion de la pédophilie. De l’anomie, traduit par le slogan « il est interdit d’interdire », à la violation de la loi naturelle – l’antinomisme – il n’y a eu qu’un pas, que quelques années.
Le rapport de causalité entre l’effondrement du catholicisme, entraîné par le concile Vatican II (1962-1965) [1], et la révolution sociétale de Mai 68 doit être établi. La disparition de la religion traditionnelle permettra à la société anomique de s’installer rapidement par le haut, malgré quelques résistances.
Dans les années 1970, de nombreuses personnalités du monde politique et culturel tenteront de normaliser la pédophilie. Le 26 janvier 1977 un communiqué est publié dans le journal Le Monde et signé « d’intellectuels prestigieux volant au secours de trois criminels, Bernard Dejager, Jean-Claude Gallien et Jean Burckhardt, cités à comparaître devant la cour d’assises des Yvelines pour “attentat à la pudeur sans violence sur des mineurs de quinze ans”. Arrêtés depuis l’automne 1973, les hommes ont demeuré plus de trois ans en détention provisoire, ce contre quoi les grands esprits de l’époque s’insurgent : “Trois ans de prison pour des caresses et des baisers, cela suffit”. Le texte, signé notamment par Aragon, Bernard Kouchner, André Glucksmann, François Chatelet, Jack Lang, Félix Guattari, Patrice Chéreau ou Daniel Guérin ne laisse aucune place à l’ambiguïté : “Si une fille de 13 ans a droit à la pilule, c’est pour quoi faire ?” Si la méthode judiciaire peut être critiquée, c’est une première brèche dans la condamnation habituelle de la pédophilie qui est creusée ce jour-là dans le “grand quotidien du soir”. La pétition est relayée illico par Libération.
Quelque temps plus tard, le 23 mai de la même année, c’est une lettre ouverte à la commission de révision du code pénal qui réclame que soient « abrogés ou profondément modifiés » les articles de loi concernant “le détournement de mineur”, pour que soit reconnu le “droit de l’enfant et de l’adolescent à entretenir des relations avec les personnes de son choix”. Encore une fois paraphée par les grandes consciences de gauche que sont Louis Althusser, Jean-Paul Aron, Roland Barthes, André Baudry, Simone de Beauvoir, Jean-Claude Besret, Jean-Louis Bory, Bertrand Boulin, François Chatelet, Patrice Chéreau, Copi, Alain Cuny, Gilles Deleuze, Jacques Derrida, Françoise Dolto, Michel Foucault, Félix Guattari, Michel Leiris, Gabriel Matzneff, Bernard Muldworf, Christiane Rochefort, Alain Robbe-Grillet, Jean-Paul Sartre, le docteur Pierre Simon et Philippe Sollers, et publiée dans Le Monde ». [2]
En 1974 la loi sur l’IVG est promulguée, tandis qu’à partir de 1981 on épargne la vie du criminel qui a, dès lors, au regard du droit, plus de valeur que celle de l’enfant innocent à naître. Ces mouvements de décomposition de la société ne sont pas autonomes, ils sont guidés et accompagnés, notamment par la franc-maçonnerie. C’est l’ancien maître de la Grande Loge de France, le gynécologue Pierre Simon, qui fut l’un des promoteurs de la loi sur l’IVG [3]. Le Grand Orient de France n’est pas en reste, il revendique le rôle d’aiguillon et de laboratoire d’idées à gauche ; il a « défendu l’interdiction du port de la burqa, prône la constitutionnalisation de la loi de 1905 de séparation des Églises et de l’État, défend le mariage pour tous et souhaite faire évoluer les textes sur la fin de vie » (Le Figaro, 07/12/2012) [4].
L’année suivant la rédaction de cet article sur le rôle important de la maçonnerie dans la décomposition sociétale et civilisationnelle de la France, La Manif pour tous a été réprimée dans la violence par la police républicaine au service, de facto, du projet de société du Grand Orient.
« Le mouvement social de défense de la famille qui anime actuellement la France, écrit Luca Volontè (président du groupe PPE à l’Assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe), fait l’objet d’une répression croissante et inquiétante, inacceptable de la part d’un État membre du Conseil de l’Europe. » « Ainsi, lors de la manifestation du 24 mars 2013, poursuit-il, de nombreuses personnes dont de très jeunes enfants, des femmes et des personnes âgées ont été violentées par les forces de l’ordre. Régulièrement, des passants dans la rue sont arrêtés et verbalisés seulement en raison du port d’un vêtement à l’effigie du mouvement. » [5]
Les idiots utiles de droite qui soutiennent inconditionnellement la police, n’ont pas l’air de comprendre que cette police n’est pas une force autonome, elle obéit au pouvoir, y compris au pouvoir de gauche homosexualiste qui tape sur des mères de familles et des enfants qui défilent contre la mariage homosexuel. Et pourtant, les policiers votent très majoritairement à droite [6].
La dégringolade se poursuivra jusqu’au règne de l’antinomisme – avec l’aide de la police (de droite) –, du nihilisme avec le LGBTisme érigé en religion, et de la destruction méthodique de la société jusqu’à son noyau, la famille et l’enfant. La liquidation délibérée de l’industrie, et par suite de l’économie par l’oligarchie et les dirigeants occidentaux qui entraînent leurs pays dans une guerre contre la première puissance nucléaire au monde, entre également dans le cadre de ce processus nihiliste, de ce suicide collectif.
Guerre civile
Ne nous y trompons pas, la guerre civile n’a pas démarrée avec les émeutes de banlieue. Elle a commencé quand l’oligarchie a lancé son offensive contre les peuples. La date du début de cette guerre ne peut pas être fixée. Mais le mouvement des Gilets jaunes a inauguré la confrontation directe et violente entre le pouvoir politico-oligarchique et le peuple.
Les émeutes, impliquant des gamins qui ont entre 15 et 20 ans, qui sont irresponsables et qui vivent chez leur parents, n’est pas une lutte des classes, comme le prétend Jean-Luc Mélenchon. Les émeutiers n’ont pas de revendications politiques, ils ne s’attaquent pas à l’oligarchie et ne visent pas les lieux de pouvoir. Les destructions sont plutôt la traduction d’un nihilisme dont la voie a été ouverte par la société anomique où le criminel et le délinquant sont épargnés, voire glorifiés. Une société sans loi naturelle, sans figure d’autorité légitime représentant un pouvoir transcendant. Il n’y a rien à la tête de l’État que cette jeunesse, issue de l’immigration, peut respecter ni à laquelle elle peut accepter de se soumettre. À droite, l’on tente d’expliquer ce phénomène par la seule dimension ethnique ; or ces scènes de destructions, de voitures brûlées et de magasins pillés n’ont pas cours dans les pays d’origine des émeutiers où un certain ordre règne (sauf que les pays de l’OTAN les détruisent pour y apporter la démocratie).
Bien loin de combattre le pouvoir tyrannique illégitime, les délinquants et les émeutiers en sont les auxiliaires. Ils se retrouvent, à leur insu, dans le même camp que la police. Chacun, le délinquant et le policier, tenant son rôle dans ce couple fonctionnel de la tyrannie et du désordre que subit le peuple et qui permet à l’oligarchie de se maintenir, pour le moment.
Ces émeutes viennent alimenter le discours des néoconservateurs qui annoncent la guerre civile ethnique depuis des années, depuis, notamment les émeutes de 2005. Un discours qui renforce le pouvoir politique, qui apparaît alors comme le sauveur qui est contraint de durcir l’appareil d’État, de réduire les libertés publiques, d’imposer l’état d’urgence permanent. Éric Zemmour n’a-t-il pas apporté son soutien à Macron et à la police qui a cogné fort sur les Français qui manifestaient contre la réforme des retraites ?
Le chaos étant un formidable moyen d’amener le peuple dans le parti de l’ordre, en soutien de l’État piloté par l’oligarchie. Le géographe Christophe Guilluy a bien saisi le fond du problème et l’instrumentation de la thématique de la guerre civile.
« Dans nos a-sociétés, l’hystérie communautaire débouche aujourd’hui sur des revendications identitaires sans fin. Plus que le risque de guerre civile, c’est d’abord le risque de paranoïa collective qui caractérise les pays occidentaux. En Europe, dans un contexte d’explosion des violences, notamment des violences gratuites aux personnes [7], cette parano contribue à l’hystérisation des débats et à la paralysie des pouvoirs publics qui sont incapables de préserver des valeurs communes.
Devant ce chaos tranquille et sans éclats, la classe dominante utilisera de plus en plus le chantage à la guerre civile pour justifier le renforcement de son pouvoir. La volonté de ne pas attiser les tensions pourrait par exemple justifier le verrouillage du débat public sur toutes les questions culturelles et religieuses. Si la tentation autoritaire, la volonté de concentrer les pouvoirs et/ou de les recentraliser existe dans le monde d’en haut, elle bute sur un problème de taille : le marronnage des classes populaires. Comment exercer un pouvoir, diffuser une propagande sur des catégories qui ont été sciemment reléguées, sorties de l’Histoire ? » [8]
Réponse : par la coercition, par l’État policier, dans le cadre de l’état d’exception qui permet aux sociopathes au pouvoir de nous enfermer chez nous, de nous contraindre à nous injecter un produit expérimental, à nous masquer dans la rue, et très bientôt à réquisitionner nos personnes et nos biens pour mener une guerre que veulent les Bernard-Henry Lévy et les Jacques Attali contre la Russie ou contre tout nouvel ennemi qu’ils nous auront désignés.
Si guerre civile il y a, elle n’est pas une mais multiple. C’est ce que j’appelle un pan-polemos, une multitude de conflits et de nombreux faux ennemis (intérieurs et extérieurs) désignés pour tenter de détourner le regard du peuple de son ennemi principal et prioritaire, l’oligarchie. Nous sommes dans l’ère du tout conflit et de la confusion. Toute guerre politique doit par conséquent commencer par une clarification, une cartographie, la désignation de l’ennemi principal qui a produit ce désordre – ne pas gaspiller son énergie à se battre contre les avatars de ce désordre – et un objectif commun à toutes les forces d’opposition réelle qui luttent pour rétablir l’ordre et le nomos.